3.8.XXX. - Le Château des rêves
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Tu dressais jadis, ô château, dans l'air
Tes grands murs de pierre.
Tes créneaux là-haut défiaient l'éclair
Et là-bas le lierre.
L'hirondelle aimait tes pignons joyeux
Que dorait l'aurore,
Et la nuit faisait les splendeurs des cieux
Pour toi seul éclore.
Pas un nain jaloux ne tenait fermés
Tes verrous rebelles.
Tout le monde entrait sous tes toits charmés,
Et surtout les belles.
Maintenant voici que l'on voit passer
Ta grandeur qui tombe,
Et l'obscur oubli lentement creuser
Dans la nuit ta tombe.
Autrefois j'avais dans mon cœur aussi
Un palais de joie,
Et l'amour disait : « Entrez tous ! Ici
Le vrai jour flamboie. »
Mais tout fuit, les flots du beau lac dormant
Et le flot des grèves.
Te voilà détruit, ô manoir charmant
Qu'habitaient mes rêves !