1.8.XIX - Le Crédo des arbres
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Nous croyons au Dieu fort, dont le souffle puissant,
En ses vastes murmures,
Dit toujours quelque chose aux forêts en passant
travers nos ramures.
Nous croyons au Dieu grand, dont la foudre parfois
Retentit sur nos cimes,
Comme un orgue du ciel qui prolonge sa voix
En cantiques sublimes.
Nous croyons au Dieu bon, qui réveille, au printemps,
Les oiseaux sur nos branches,
Et garnit nos rameaux de bouquets éclatants
De fleurs roses et blanches.
Si ton cœur, ô passant, comme un vase fêlé
Laisse fuir tes croyances,
Nous gardons ce trésor en nous-mêmes celé,
Sans tes vaines sciences.
Car les arbres où Dieu met les fleurs et les nids,
Ô mystère suprême !
Sont plus près du Seigneur et des cieux infinis,
Ô passant, que toi-même.