1.8.XX - Aux Fontaines de Nuremberg
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Sous mes blanches fenêtres, la nuit tout entière
Votre voix a pleuré,
Et la ville dormait comme un grand cimetière
Sous le ciel azuré.
Ses toits rouges voyaient scintiller dans l'espace
Les étoiles d'argent,
Et de loin Saint-Sébald avait l'air d'une châsse
Du côté du couchant.
Cependant j'écoutais dans la nuit taciturne
Murmurer votre voix,
Comme un hymne étouffé de la harpe nocturne
Qui gémit dans les bois.
Ô la douce élégie ! Ô la strophe plaintive !
Ô les tristes sanglots,
Chaque fois que soufflait quelque brise furtive
En passant sur vos flots !
Mais, hélas ! que disaient vos soupirs, ô fontaines,
À l'écho gémissant ?
Pleuriez-vous un passé plein de gloires lointaines ?
Pleuriez-vous le présent ?